A la Lueur du Lampadaire !

Chaque élève peut cacher un meurtrier... C'est fou !

 

 

 extrait "Born to run"  

 

Battle Royale de Koushoun Takami

 

  

 

  

 

 

 

 

  

 

 

 

 

               Âmes sensibles, s'abstenir ! (de ne pas lire le roman ; c'est ok pour mon commentaire...) (zut, j'ai pas fait de résumé ! sinon voir la photo plus bas.)

 

  

 

 

           Bon d'accord, c'est la violence qui règne dans ce livre, sanglante, un vrai massacre par diverses armes, horrible d'autant plus que ce sont des élèves de lycée qui la perpétuent.

 

Mais est-ce différent des films/séries ou des jeux vidéos ou des BDs voire l'Histoire que nous voyons chaque jour ?

 

 

 

           Ce n'est vraiment pas décrit d'un point de vue rédempteur, du type "le gentil qui punit à mort les méchants au nom de la justice" ou "les soldats se battent contre des ennemies sanguinaires" ou "les humains dans un cas d'autodéfense contre des créatures innomables." Quoique : il y a de ça aussi mais ça ne se voit pas immédiatement...

 

           Non, c'est le point de vue meurtrier qui est pris en compte : "Vous allez vous entre-tuer" semble résumer le livre. Un groupe ayant niveau social élevé demande à un groupe de niveau social moindre de s'éliminer jusqu'à un seul survivant selon un code et une cause donnés. Un peu du genre "un serial-killer qui fait une chasse à l'homme."

 

 

           Ainsi, les horreurs qui peuvent prendre place dans un meurtre sont montrées une à une. On regarde alors ses camarades de classe, ses collègues de travail et ses amis de toujours d'un autre oeil. Les personnages ne sont pas forcément si carnassiers que l'on suppose qu'ils sont puisqu'ils se prêtent à ce massacre. Non, ils le font dans un but de survie : s'il ne réagit pas, le gars se fera éliminer. C'est le cadre qui est l'horreur. Qu'on demande à tuer. La première horreur, c'est cette tuerie commandée !!!

 

  

 

  

 

 

            En dehors de ça, le livre rassemble ce qu'un film du genre pourrait contenir : de l'action (je tape et je flingue), du suspense (de qui des 42 élèves restera ?), du gore/trash bien essemé. Cependant, le bon sens n'est pas totalement effacé. Les élèves ont bien conscience que c'est une chose anormale qui est demandée. Des protestations de ne pas obéir ont fusé dès le départ. Mais quand un de vos camarades est tué sous vos yeux, la résistance diminue... car elle se transforme plus loin en ruse et haine ou justice si ce n'est vengeance.

 

 

                La seconde horreur (je disais qu'il y en avait deux) est la mise en mot de cette violence meurtrière ! Eh oui, bien que les films aient de l'impact sur le cerveau humain par ses images, les mots trouvent un point sur lequel appuyer encore plus fort car notre imagination entre en jeu et définit le point en plus horrible que laisserait deviner le film. On se dit : "le film donne des images toutes prêtes, pourquoi irais-je les modifier ? Alors que les mots font une description que j'interprête de la façon dont mon âme est conçue : bêtement, au pied de la lettre, avec imagination, avec réalisme, avec fantaisie, etc..."

 

                Pour ma part, en tout cas ! J'ai toujours eu plus peur des mots que des images. J'ai pas besoin de (trop) réfléchir quand je regarde - sauf pour comprendre le sens de l'image bien sûr ; je cogite à triple galop quand je lis des phrases qui stimulent l'imagination - en dehors de la compréhension de la phrase bien sûr.

 

             Cela peut paraître un peu réducteur, cependant, c'est assez représentatif de ma logique - qui peut être bien subjective...

 

  

 

 

  

 

  

 

             Je n'ai pas trainé pour le lire ce bouquin. En tout cas, c'est passé aussi vite que la façon dont on visionne un film "de baston" sans réelle intrigue (qu'on regarde juste par divertissement un soir où on n'a rien à faire) - et non par ennui. Mais c'était pas sans plaisir, la lecture est un plaisir en elle-même.

 

                 Je dirai donc que c'est un bon divertissement. Mais je passe le film ou la suite.

 

                Bien pensé, l'intro au terme de catch qui reprend le titre, la lettre militaire qui explique une intrusion dans le système du jeu de massacre et le nombre de survivant inscrit en bas de page : ça donne le ton du livre ! Un jeu de massacre à plusieurs personnages, qui s'est grippé quelque part et va bientôt être détruit...

 

 

               Le style est plutôt fluide, au langage de lycéen avec quelques mots litéraires (ex: étale (adj) (c'est un joli mot...) pour dire plat (adj)), et ménage des instants de répit entre deux coupes-gorges.

 

              Je n'ai pas compris tout à fait le pourquoi de l'invention d'un tel jeu. Cependant, si on souligne que le gouvernement est rapproché de certains systèmes gouvernementaux datant de la seconde guerre mondiale, on comprend la folie d'un tel programme ! Il doit y avoir une dimension politique que j'ai peu saisi.

 

               Enfin, c'est comme un air de déjà-lu : à rapprocher du manga (de complot presque du même genre sans la folie meutrière), 20th Century Boys. Les thèmes sont différents, ce n'est juste que l'air de complot, le temps de futur, les jeunes rassemblés dans un lieu de manipulation sordide, le dictateur félé et son gribouillage-autographe comme prix suprême, le rock et la folie de l'histoire.

 

  

 

 

 

 

J'ai pas compris le commentaire de Stephen King écrit sur la 4ème de couv'...

 

 

Riff de guitare? Non ! Complètement fou? Oui !

 

  

 

  

 

 

                        L'intrigue/l'histoire contient tout de même de quoi réfléchir. A l'instart de Laclos, pour lequel disait-on d'écrire sur un sujet infâme et le porter au su et à la vue des gens dans l'intérêt de ne pas agir de la sorte afin de se protéger soi-même et sa vertu contre le mal, j'ai perçu Battle Royale comme un exemple de ce qu'il ne faut pas faire.

                Ca me rappelle un test qui demandait pour un jeu tv d'infliger des chocs électriques plus ou moins forts entre joueurs. C'est le même principe de torture. Bien sûr, si cela avait été un sport quelconque ou un casting, on aurait parlé d'esprit sportif ou de compétition.

                     Cela dépend donc du degré de distinction entre le bien ou le mal, entre l'amusement ou la douleur.

 

 

                          Si je vais plus loin, dans le livre, les élèves d'une même classe, formée il y a trois ans, se suspectent chacun voire sont sûrs qu'ils vont agir pour le chacun-pour-soi et les choses (celles qui ont été dites) qu'ils savaient entre eux vont disparaître peu à peu.

                  Donc, l'auteur aborde le thème de la confiance qu'on s'accorde entre familles, amis, collègues, passants, habitués d'un café, etc...

                  Eh oui, même si on ne connait pas le mec qui s'est assit à côté de nous dans le bus, on lui accorde tout de même une relative confiance - dans ses actions et paroles : il ne va pas nous sauter à la gorge et nous agresser, du moins pour la plupart des gens - les psychopathes et autres dérangés mis à part...

                  Bien entendu, nous n'allons pas affirmer que ce mec est quelqu'un d'honnête et sur qui on peut comter en cas de pépin car on ne la connait pas, sa personnalité, puisqu'on ne le fréquente pas - sauf s'il se révèle sur le moment...

                 On ne connaît jamais parfaitement le coeur d'une personne. Certains sont très expressifs, d'aucuns sont très fermés : qui peut dire qui est celui qui cache un secret ? Personne...

 

  

 

 

  

 

 

                          La conclusion du roman va dans le sens dit ci-dessus de l'exemple à ne pas faire (à la maison), en dehors de celle qui montre que les gentils ont gagné.

                        Donc, il y a ce petit cadre qui décompte les élèves. Le dernier répète le nombre de survivant (ici deux) et ajoute une phrase qui montre que tout le lectorat est acquis à la cause des deux survivants qui vont faire justice et anéantir ce pays qui autorise ce type de jeu meurtrier.

                     Je dis lectorat mais c'est pas tout à fait vrai : les évènements sont relatés dans les infos locaux donc ce sont les spectateurs du JT donc des citoyens - le tout englobé dans l'histoire du roman. Ainsi, le lecteur est considéré comme un personnage du roman.

                     Or, le support physique (dans le monde du lecteur) est le livre alors je parle de lectorat, et l'auteur se voit ambitieux, affirmant des millions des gens seront acquis à sa cause (contre les méchants du roman et/ou pour le succès de son livre ? ...)

 

  

 

  

 

                       Le petit mot de la fin : édité en 1999, le roman va dans la mouvance des histoires où le(s) héros personnage(s) principal(aux) est (sont) un (des) criminel(s) (ici, presque, mais c'est ce que j'ai pensé, par expansion) ; par exemple : Hitman (jeu vidéo et film) ou Dexter (série) ce qui ouvre tout un débat sur le bien socio-philosophico-pédagogico-fondateur et autres nuances d'études de ce genre de personnages fictifs.

                         Mais nous, on va s'arrêter là, hein ? C'est déjà assez philosophique comme ça, non ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 
 


27/03/2011
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