A la Lueur du Lampadaire !

Cross-Over November 2 : Des Lavandes dans le NaNoMotsHistoire117

Voilà donc le texte pour l'atelier de "créativité" expressive litéraire d'Olivia avec les mots suivants relevés le mardi 12 et mon commentaire : 

 

La liste des Mots une Histoire no – euh ? (117 après vérification) : domination – libération – despote – arbitraire – déterminé – se fixer – crampon – harpon – ligotage – glacier – cime – sommet – flanc – vol.

"Non mais ! C'est quoi ces mots ? Comment peut-on passer de domination à glacier ? Mais qu'est-ce que je vais bien adapter ? Ça colle pas du tout avec mon texte !"

 

 

Bon, je mets encore un extrait du NaNoRoman parce que je n'écris que ça en ce moment. Je me couche, je me lève, je me promène avec lui : bref, je vais devenir lui dans pas longtemps.

Je lis quelquefois, mais dans un genre très différent pour ne pas être (trop) influencé : désolé alors si je ne lis pas les textes des autres écrivaines/écrivains de cet atelier. Ce sera rattrapé, bien sûr.

 

lavande valensole.jpg

(Valensole - wikipédia)

 

De la lavande 

 

« De la lavande, de la lavande, de la lavande… » Ainsi, assis à l’extrémité du champ de lavande, répétait-il en boucle.

 

Devant lui des dizaines de rangs de buissons mauves – ou bleu, Martial ne saurait dire exactement quelle nuance avait cette plante. Du vert également, mais la nuance ? Il aurait fallu qu’il allât en parler au Douanier Rousseau – si seulement celui-ci connaissait la nuance exacte parmi ses 150 nuances ou plus déjà exploitées ! Ces rangs étaient alternés avec des allées de terre brune allégée par du gravier en pierre locale. Esquissé du point de vue de Martial, l’emplacement était parfait pour une carte postale – je crois même que tous les champs de lavande ont cette particularité d’être une image d’Epinal. La cime des buissons voguaient dans la légère brise du matin, à l’heure où Aurore de ses doigts roses caressait le flanc de la colline où la lavanderaie se situait. Et, sans aucun doute, la douceur d’Eole permettait la libération de tout le parfum des lavandes, de ces sommets que Flore, la jolie nymphe des prairies, avait perlé de délicates billes de rosée embellissant ces pétales si odorants où des centaines d’abeilles – bien que j’exagère là – s’y lovaient pour y butiner un délicieux miel de lavande.

 

« Qu’est-ce qu’on peut faire avec la lavande ? marmonnait Martial dans sa barbe de trois jours. »

 

Il n’avait pas dormi depuis deux nuits, tourmenté : son champ de lavande l’avait sous sa domination ! En divin despote agraire. Il n’avait pris ni de bain ni de diner. Il demeurait avec sa crasse de deux jours, déterminé : il trouverait quoi faire avec les fleurs ! Rodin n’aurait pas fait mieux que lui assis sur sa souche de cèdre, au milieu de nulle part dans le maquis provençal, parmi le genévrier, la sauge et le romarin. Et tous les parfums qui emportaient la Raison. Et ce champ, là devant !

 

Derrière, moi aussi, j’attendais son bon vouloir. Qu’il finisse donc de réfléchir ! J’attendais l’« Eurêka » libérateur ! En revanche, à moi, il m’avait quand même donnée la nourriture et l’eau qu’il s’était procuré dans le hameau au pied du Glacier, singulière aiguille de roche blanche plantée là au milieu de nulle part : je n’aurais été patiente sinon.

 

Il avait passé un long moment au ligotage du moteur sur la remorque du temps. Celle-ci était fin prête pour le déplacement – avec mon aide bien entendu – de ce tas de ferraille. Quelques bons mètres plus loin, la locomotive de taille réduite, me semblait-il, avait finit son vol terrestre contre un rocher de bonne taille et s’était fracassée le nez. La pauvre ! Et quelle tête elle avait donc ! Un mastodonte furieux de métal noir ! Une baleine d’airain qu’un harpon lancé des mains du capitaine Ahab  en personne n’aurait pas eu le cran de s’y fixer !

 

Elle était restée sur ses rails, quand même délestée d’une partie de son moteur – celle-là même ficelée sur cette remorque en structure de verre – tous construits des mains même de Martial. Aucune mesure n’avait été faite de manière arbitraire : Martial avait calculé à la virgule près, tel l’ingénieur qu’il n’était pas. Cette passion ne l’avait jamais quittée, de toute façon. Un crampon industriel et mécanique qui le chaussait et dirigeait sa vie. Enfin, jusqu’à maintenant.

 

Jusqu’à ce champ de lavandes qu’il s’était vu échangé contre un service pour un des habitants du hameau, qui ne pouvait payer en pièces sonnantes et trébuchantes. De prime abord, Martial avait refusé car le hameau l’avait accueilli avec gentillesse après la mise en débandade de son bataillon. Devant l’insistance des habitants qui prétextaient que le champ se nichait juste à côté de sa propre aire de bricolage mécanique, il avait finalement accepté et maintenant son problème s’était drôlement compliqué. Quelle nouvelle vie allait donc venir à lui ?

 

Depuis le bas de la colline, la silhouette d’un vieillard, le béret visé sur le crâne déplumé, penché sur sa canne de bois noueux, se profila, floue et vaporeuse. C’était Glose, celui qui avait la réponse à toutes les questions.

 

Ah non ! Je n’allais pas attendre jusqu’à que leur conversation se finit au soir, comme à leur habitude, avec toutes les Muses à leur écoute. Je bramai d’impétuosité contenue, les oreilles en arrière.

 

Martial se tourna vers moi : « Mais oui, ma Mule d’Avignon, je sais ! Sois patiente encore quelques minutes : on attend Glose et on partira. »

 

Mon œil, oui ! Il va mettre quarante-cinq minutes, le Glose, pour gravir la colline  !  

 

 

 

NaNoWriMo

 


15/11/2013
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