A la Lueur du Lampadaire !

Cross-Over November : La Lettre NaNoPlume16

Les plumes # 16 d'Asphodèle correspondent sur la forme de lettre avec les mots suivants : 

 plume, épistolaire, échange, relation, courrier, essoufflement, assortiment, liaison, amoureux, carte, rencontrer, lettre, souvenir, distance, train, couleur,

et les trois mots en P : pétrifier, pantin, perpétuel.

 

 

Bien, c'est pas mon fort que d'écrire un lettre - carte postale, ça va, car c'est court, mode télégraphique. ^^, Et je l'ai fait savoir. Miss Aspho étant indulgente, m'a fait savoir que je devrais pas me forcer - merci ! Mais il faut jouer le jeu - sinon c'est pas drôle ^^, : donc j'y ai pensé comme à un texte fictif auquel j'ai ajouté quelques mots spécifiques épistolaires.

 

Je n'avais pas une seule idée de départ sur le contenu de la lettre ; alors j'ai joué le mode Cross-Over avec le NaNoWriMo. Deux pierres d'un coup - oups, c'est l'inverse...

   et comme ça je pourrais avoir des avis sur la qualité d'écriture de ce texte sous haute-pression ^^,   

mais j'avoue que c'est pas trop clair : il m'arrive de ne pas comprendre le sujet exacte de la lettre.

 

Donc voilà le texte.

Bonne lecture.

 

 Train Trains Design Locomotive Loewy Motors Pennsylvania PRR Raymond Design  PPR S1 et Raymond Loewy

 

 

Cross-Over November 1 

 

        Il restait immobile, franchement immobile : un troupeau de moutons passerait par-dessus la tête, l'ensevelirait sous leur toison de laine qu'il ne s'en soucierait pas du tout. La nuit tombait, il ne se leva pas pour allumer ; les travailleurs n'entrèrent pas dans la pièce où il s'était assis, se cantonnant à la cuisine où ils déballaient leurs cantines. Seule la lumière du moniteur, perché sur un portant adéquat au-dessus d'un secrétaire en bois de noyer, éclairait et le mur décoré d'un miroir de sorcière et le plan de travail, le premier envoyant toute sa luminosité vers le second.

      Ce fut là, l'attraction décisive. La goutte d'eau qui brisa le rempart d'inaction qui le protégeait. Martial détenait quelque part dans la tête une confuse idée de mort prochaine qu'il réfutait avec force, tentant de ne pas y penser. L'accident de santé de Graund-Mé l'y obligea. Avait-elle rédigée son testament ? Que ce fut lugubre, comme question ! Martial frissonna.

        « Allais-je prendre la peine d'écrire une lettre, moi-aussi lorsque je serais à mon tour aux portes de la mort ? Y aurait-il au moins quelqu'un pour la lire ? Ne m'oublierais-t-on pas via ce courrier ? Vraiment ? Ou bien mes actions ne pèseraient-elles pas plus dans la balance ? Martial avait des choses pas très jolies – illégales surtout – incorporées dans son curriculum, à ne pas s'en souvenir donc. »

        Non, Martial conçut la réponse au moment même de la question : pas quand il sera vieux. Ça n'arrivera pas. Peut-être ne mourait-il pas ou bien sur le champ d'honneur ?

       Alors pourquoi pas maintenant tandis qu'il avait le temps ? Et qu'il venait d'y penser ! Cela lui apparut comme une action farfelue. Ecrire, quelle idiotie !

       Néanmoins, comme mué par un mécanisme dont il n'avait connaissance, il se souleva avec lourdeur de son fauteuil de bois, tira à lui le tiroir-écritoire du secrétaire et disposa dessus de quoi écrire. Mais ce mot le faisait frissonner : quelle absurdité, non mais !

        Lentement mais sûrement, il écrivit d'une écriture malhabile :

        « Pour la personne qui lira,

        « Bonjour, d'abord. Je m'appelle Martial et j'ai... Je ne sais pas quel âge exact j'ai : je ne me rappelle pas mes parents évoquer mon âge ni mon anniversaire. Je... Disons d'âge moyen. »

        Stoppant, reprenant, plusieurs fois, Martial progressait au compte-goutte. Des ratures, qu'il ne biffait pas d'une ligne : il les laissait en suspension.

       « J'habite ici depuis toujours. Je ne saurais où aller d'autre. Graund-Mé est là aussi. Et des travailleurs qui travaillent aux champs et que j'aime bien. Ils sont bien plus sympathiques que ceux engagés par les patrons du business local.

      « Je ne me rappelle pas non plus comment je suis venu à vivre ici. Les parents, oui ; néanmoins ils sont étrangers de la région. Mon père surtout, ma mère n'a pas été contestée ; ils ont reçu cette terre et sont restés. La plus vraisemblable version. Mais où se sont-ils rencontrés ?

       « J'ai grandi ici. J'y mourais certainement. Est-ce que je prendrais le temps d'écrire une lettre, moi-aussi lorsque je serais à mon tour aux portes de la mort ?... »

       Quel cercle vicieux !

       « Je m'essoufle. Quelle longue distance que l'écriture ! Je ne sais pas si je tiendrais le coup dans ce coin. Ni sur ce papier. »

       Non, décidément, ce n'était pas son fort.

      « Trop calme c'est vide – me lamentè-je parfois. La trépidence de la mégalopole, avec ses accidents, ses agressions, ses policiers, ses politiques, me manquent.

        Il avait honte d'écrire noir sur blanc son attirance pour le vice.

       « Parfois, je loue d'être encore debout à cette heure-ci de l'humanité ! Avec un quelque chose à protéger – même pour un court laps de temps. Parce qu'il assure la liaison entre l'homme et l'humanité. Une preuve que tout n'est pas devenu une bête meurtrière !

      « C'est ainsi que je compris la relation de cause à effet : cette perpétuelle quête de maintenir la balance en équilibre. Ne pas être un pantin, ne pas être un malin, ne pas s'être réveillé ce matin-là...

 

        « Ce matin où j'étais pétrifié de froid. J'avais tout un assortiment de manteaux, plaids et pulls-overs par-dessus ma couverture – en quilt version pionner américain cousu par Mom. Et le silence aussi était froid. La braise dans le poêle à bois avait gelé. La cuisine était aussi vide que la surface de la Lune. C'était le premier espace qui vivait, réveillait des rêves et tenait à distance les soucis et les mièvreries mesquines de la vie.

         « Ils étaient partis... Mais pourquoi donc ?

       « Tant bien que mal, je m'habillai et sortis au village. Rien. Plus une seule maison autour de celle parentale. Effacées de la carte !

        « Et des tâches sur le sol, couleur d'ombre. Bien sûr, je n'avais pas compris à l'époque de mes dix ans, je crois, que c'étaient des hommes d'avant la carie. Et les habitations arrachées pour faire disparaître la machoire. Cependant les os se fossilisent, ne disparaissant pas si bien : je suis un de ces fossiles ! Le cément de l'histoire de ce village et de sa justice !

        « « Par la plume et l'épée, je les passerai tous sur le fil ! » m'étais-je promis. (Peut-être pas en ces termes, or la sonorité me plait au moment même que j'écris.) D'abord en pensant à mes parents, m'ayant abandonné ; puis aux villageois, ayant fui – mais quoi ?

        « Et puis comment ? En faisant comme à la chasse, comme Dad m'avais appris, notre seul échange, l'activité paternelle. Et où aller ? J'avais vu des liasses de papier sur la table de Dad : fouillant là, je trouvais la fiche du train qui m'emporterait. Le S1 Pennsylvania Rail-Road. J'en tombai amoureux. Quelle machine ! Ce fut ainsi que je me mis à poursuivre ce monstre de métal, véritable pont, en miroir, du passé – de 1939 – vers mon avenir – vers 2139.. Que je sortis de ce lieu dévitalisé.

       « Une rage m'emmena d'abord sur le chemin de l'industrie, enfant-ouvrier ce qui me permis de me faire les dents au monde vicieux dont j'ignorais jusqu'à l'existence même. Je n'avais point de jeux épistolaires pour être au faît – ce qui préserva l'innocence chaleureuse de mon enfance. »

 

Petite précision sur le texte : c'est bien de la fiction - sauf pour les symptômes de rédiger la lettre, l'histoire des moutons (en 1ere ligne) et le poêle à bois qui gèle. Et la cuisine comme 1ère pièce à vivre, et le plaid pionnier, et l'art de la chasse... Euh, c'est tant imbriqué que je sais plus quoi est vrai et quoi est fictif ...  '^^

 

De même, mon tour de passe-passe est d'avoir mis entre moi et la lettre un second personnage qui écrit à ma place ; sauf que je le vois en train d'écrire et donc c'est comme si c'est moi qui écrivais : vous me suivez ? 

 

La photo est tirée de Wkipédia et l'homme Raymond Loewy a été fêté pour son 120ème anniv par google, et comme on passe tous par cette page web, j'ai été inspiré par la machine. 

 

PS : Une chose extraodinaire a eu lieu ! J'ai enfin découvert comment on programme un article vers le futur ! =D

 

 

 NaNoWriMo

 

LOGO PLUMES2, lylouanne tumblr com



09/11/2013
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