Cross-over : Lectures d'hiver farcies de 17 Plumes de dinde !
Voilà les plumes 17 d'Asphodèle (et la liste de mots: Miroir, nature, nocturne, lumière, vénéneux, délicatesse, piano, contemplation,
ensorceleur, temps, bouquet, éphémère, intérieur, sulfureux, déesse, rouge, couleurs,
ruissellement, ravir, rosée) et où j'ai quand même réussi à insérer des mots en « Q » sans le faire exprès - je le jure, Asphodèle ! (quitter, quenotte, quatre-mâts, quincaillerie.)
Et le WE dernier, j'ai été accaparé par le challenge de lecture version marathon 'Il était une fois Noël' - oups, non, 'lectures d'hiver', que c'est écrit - de Chicky Poo, Samarian et Petit_Speculoos, où je n'ai pas vraiment respecter la contrainte majeure : lire des trucs sur Noël ou l'hiver, etc...
Donc je crossoveure les deux (un reste du mois de novembre, ça... )
Le conte de Noël culinaire - recette dans le dessin :
«C'est décidé ! Ce soir, je quitte la ferme ! Cancane la dinde à tous les diables. »
Il y a là le coq arrogant et son harem de poulettes, le chapon aux couleurs chatoyantes, les oies dodues dodelinant de la croupe, le vilain petit canard qui n’avait pas encore grandi, les lapins si moelleux que j’en mangerais bien une cuisse, les gras et gros et sulfureux buffles qui renâclent tout le temps, la vieille vache laitière et ses veaux un peu fous, l’âne tout bête braillant à tue-tête, la horde de chevaux à la robe d’une délicatesse à ravir, les moutons bêlant à qui mieux-mieux afin d’égaler les notes du piano de quincaillerie la belle fermière, les chèvres qui regardent d’un air vénéneux.
« Mais pourquoi donc ? Siffla la chèvre, un bouquet mâchouillé à la quenotte.
- Comment ça pourquoi ? Mais parce que c’est Noël, pardi !
- Justement. Quelle joie ensorceleuse ! s’extasie un lapinot.
- Tu es trop jeune pour comprendre, confie le seul mouton à la laine moutonneuse.
- Non ! Pas du tout ! Je vais me faire manger ! hurle la dinde hystérique. C’est en pleine vente ! Des dindons, des faisans, des canards, des chapons ! Aaaaah ! Je ne veux pas être farcie !
- Ou-i, babille timidement le gentil chapon. Moi non plus…
- Quelle peureuse tu fais là, la dindonne ! jase une poulette rousse et dépouillée.
-Oh, toi, beauté éphémère, on te mange à toutes les sauces ! invective la dinde, tremblotant sa baveuse crête rouge. Je bouillonne à l’intérieur de moi ! Hiii !
- Je sais, tape le coq dans un tourbillon de plumes. Cache-toi donc dans les ténèbres jusqu’à que la lumière soit !
- Quel idiot ! Mais c’est pas bête : reste cachée jusqu’à que les fêtes passent, hoche sagement l’âne. La nature est bien vaste, tu sais.
- Et que je trépasse de froid dans la neige ! Merci du conseil ! vagis la dinde. Je suis d’Inde, j’ai besoin de chaleur et de rosée !
- Tu peux entrer dans mes foins, mugissent les têtes de veaux à l’unisson ! - Non, c’est mes foins ! Nan, les miens ! continuent-ils de se disputer entre eux.
- Ah, le rêve, la contemplation ! La paille qui picote la plume, l’odeur du fumier dans les narines…
- Petite déesse, n’oublie pas de te contempler dans ton miroir ! croasse le petit vilain canardons.
- Allons, allons ne l’accablez pas tant, tempère un des musculeux buffles. Elle a raison de se protéger de ce fléau ! Cette chose qu’on nomme Noël juste pour nous déguster dans un ruissellement de sauces extatiques ! (1)
- Merci ! Enfin, quelqu’un qui me comprend ! Je ne suis tout de même pas le dindon de la farce !
- Où vas-tu alors ? susurre l’oie la plus âgée.
- Le capitaine Merquin m’attend ! Je m’enfuie en quatre-mâts, ce soir !! Jusqu'au Massachussetts ! »
(1) d'abord écrit tel que "en sauces ruisselantes !" parce que je ne parvenais pas à placer le mot ruissellement. Mais après un savon bien ruisselant d'Asphodèle, j'ai trouvé quasi instantanément!