A la Lueur du Lampadaire !

NaNoWriMo, challenge initiatique


Cross-Over November : De géants de fer dans les NaNoMots une NaNoHistoire 119

Le blog Désir d'histoires propose la liste des mots : Puretélimpideclairdiaphanecouronnediamantminegalerieartateliermanuel. pour son atelier artistique littéraire Des mots, une Histoire no 119 que je crossoveure avec le NaNoWrimo 2013 avec un autre extrait - le dernier - de mon NaNoRoman - puisque je ne peux écrire autre chose pendant ce mois par manque de temps.

 

Edit du 13/12/2013 : le billet a été écris le 27/11/2013 mais mis sur le blog qu'aujourd'hui.

 

Lien des autres extraits - non rangés chronologiquement.

 

pylons-2.png

 

 

 

 

 

Les géants de fer. (1)

 

 

Quelle pureté dans les lignes ! Quel genre humain avait donc construit ces pylônes si majestueux ?

 

Et la plaine vide de végétation ajoutait encore au mystère. Martial n’en pouvait s’en détacher ! Aussi bien physiquement que du regard… Manuel l’avait si bien ligoté avec un câble électrique (était-il toujours raccordé au groupe électrogène ?) que Martial hésitait à se trémousser. Mais il fallait bien se libérer, non ? Mais il y avait ces monstres de beauté architecturale plantés tout près de la mine de brome…  

 

Pourquoi fallait-il qu’il tombât à la fois sur un os et un art ?

 

Sur la route qui menait aux galeries passaient, entraînant la poussière diaphane dans leur sillage, ces camions aux pneus aussi énormes qu’un immeuble – que Martial pensait impossible d’en rencontrer dans les plaines de l’Islande. Mais la couronne ronde des pylônes dépassait nettement et ensorcelait encore plus.

 

Toutes ces vergues de haute tension se portaient sur deux jambes plus ou moins rapprochées l’une à l’autre et s’élargissaient en un poitrail digne d’un héros de légende pour finir au faîte par une tête fière. Chacune était reliée aux autres par les câbles électriques qui alimentaient ainsi en énergie écologique toutes les vallées. Peintes d’une couleur claire, elles voguaient sur ces vallées telles les limpides aurores boréales sur le ciel.

 

Et pourtant l’Atelier œuvrait malignement ! Martial, introduit par le contremaître Manuel Santos Desesperados, avaient été chargé de l’entretien des boites aux pieds des pylônes. Dès la première heure de son travail, il s’était faufilé dans le bâtiment en T où avaient lieu les principales manœuvres. Il avait parié sur l’hypothèse d’un trafic de diamant, plausible en cette terre volcanique – seulement il se trouvait la présence de galeries souterraines très profondes, d’après les indications des plans secrets découvert dans les bureaux du conducteur des travaux. Quels travaux d’ailleurs ?

 

« Ecoute, Martial, avait dit Manuel. Il faut arrêter ces gars de l’Atelier de nourrir ces géants de fer !

-  Quels géants ? s’enquit Martial, intrigué.

-  Ces aliens, là, dans la vallée, la plaine, près du fleuve, près des villes ! lança l’autre vivement, le regard tourné vers l’horizon. Ils se nourrissent de nous Et l’Atelier la leur procure, leur énergie…

-  C’est une mine de br…

-  No-on, une couverture ! Ils préparent un batiment sous la terre. Peut-être un vaisseau…

-  Spatial ? Voyons.

- J’ai des preuves, se défendit le contremaître. Tout au long de ces derniers mille ans. Ma famille vit ici depuis toujours et a vu et noté l’histoire de cette ile du froid. Et je vois que tu ne me crois pas !

- Manuel, je ne peux accorder crédit juste à des paroles, concéda Martial.

- Bien. Je vais t’emmener jusqu’aux pylones, décréta finallement Manuel. »

 

Et ce fut ainsi que Martial finit par être au diapason de ces cariatides en structure de métal blanc.  

Notes : (1) c'est une vraie idée de projet vu par une école d'ingénieur - ou autre - en Islande.

 

NaNoWriMo


13/12/2013
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Semaine 4 et Fin du NaNoWrimo !

Persévérence donne Victoire ! Et beaucoup d'amusement... 

« Hep là ! Où vous vous croyez, vous ? Vous avez peut-être fini mais il vous faut faire la relecture de votre texte, là ! » Question importante car on est à une semaine de la fin. Réponse : Je sai-ais ! C'est-à-dire que je dois peaufiner là où j'ai mis les pieds : la logique et le lien entre chaque chapitre que j'ai vu comme des histoires séparées donc gommer les redondances.

Le titre a tocqué à ma porte dans le genre Des hommes de Fer ou Du fer sous la peau (mon choix actuel.) Et j'ai enfin une sorte de résumé : 

 

 Des tranches de vie d'un homme dans un monde en voie pré-apocalyptique qui voit donc tous les vieux principes, comme ceux des droits de l'homme par exemple, régresser peu à peu au profit de l'argent, du pouvoir et du progrès scientifique..

 

Bien une couv' serait bienvenue ! Dans ce goût-là :

 

 

Flash-back : il y a eu de plus en plus d'écarts (même en cette dernière ligne droite) entre mon nombre de mots et celui à atteindre que je rattrape in extremis le jour suivant, ça c'est du travail en creux-et-vallée digne d'une mer en furie ! Mais je suis vaillant sur mon bâtiment littéraire, pointant mon stylo vers les ennemis nommés 'manque de temps' et 'page blanche' !

 

Et, la victoire est là ! J'ai mes 50 000 pépettes qui clinquent intelligemment rangées au fond de mes dossiers informatiques et entre les pages des cahiers brouillons !

 

51725 mots ! 

 

Donc voilà, un texte compréhensible est enfin entre mes mains !

A relire et modifier... Peut-être qu'il grandira - vite, hein, pas sur que j'ai le courage d'être encore persévérant - et vivra très longtemps...  

 

     

 

NaNoWriMo  


30/11/2013
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NaNo Semaine 3 : Des contraintes s'accumulent !

Semaine 3 :

« Mon titre et mon plan général sont-ils prêts ? » Question importante car on est à une semaine de la fin. Réponse : Oui et non. C'est-à-dire que je sais où je vais (le plan) mais je ne connais pas le moyen de locomotion (le titre.)

De plus en plus d'écarts entre moi et le nombre de mots à atteindre, et des pics ou gouffres insensés à cause de plusieurs contraintes. Oh pas de ceux que vous pensez de premier abord, genre panne d'idées ou longueur d'écriture trop longue. Non, c'est plutôt environnemental : ma Mé qui trouve que je passe trop de temps devant le pc – comme quand je passe trop de temps devant la tv : voyez l'analogie (, qui sont très dissemblables pourtant...) ?

Et la vie qui veut être prem's sur le seuil de la porte ! Déplacement à la grande ville qui me prit trois jours, donc autant sans rédaction, donc une nuit blanche et une grasse matinée d'écriture étaient inévitable, ce qui a remonté mon score de plus de 10 000 mots. Pfiou ! Je sais pas si c'est refaisable !

Ensuite, ça recommence à glisser – manque 500 mots, puis 956, puis etc... Bon, la soluce : travail de nuit quand la garde-chiourme est endormie. Sinon c'est du « fun », du « nice time », des « happy days » ! Avec tout le monde sur le monde virtuelo-webbique – merci. Même si je na participe pas du tout à des forums, chats ou plus simplement des comments on blogs ! Car c'est du temps en plus devant le pc... 

 

 NaNoWriMo


22/11/2013
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Cross-Over November : Je négocie le NaNoMotsHistoire118

Des Mots une Histoire no 118 donne comme résultat ce texte-ci avec ces mots-ci : esprit – spectre – terme – date – ordinal – position – lotus – zen – japonais – haïku – court – long.

 

Lecteurs/Lectrices :

ayez du courage !

Car c'est texte bien long !

presque le quota d'un jour !

 

1130 mots environ du NaNoWriMo quotidien. C'est pourquoi je l'édite ce soir pour donner du temps à la Lecture.

Donc un autre extrait du NaNoRoman avec des passages recopiés mais qui, je trouve, donnent un autre rythme au texte - Qu'en pensez-vous ?

 

 

La négoce 

 

               L’équipe de Martial, nommée l’USPMV soit l’unité de synchronisation para-et-militaire véhiculée, avait été envoyé dans le but de chasser au sens direct ces groupes armés d’un gouvernement en place non reconnu par la population nationale. Puisque tous les moyens étaient possibles, l’Usvé, comme ils se surnommaient, prit position sur cette aire géographique encore plus illégalement : ils se firent des camps d’entrainements paramilitaires pour la défense de ce camp de réfugiés, ils appelèrent les médecins dont le droit d’exercice était interdit afin de soigner les blessés, ils organisèrent des réseaux tendancieux pour nourrir toute cette populace.

            Au centre de toute cette agitation, seule une personne restait de marbre. Elle avait une haute stature qui n’était visible que par le biais de l’immense djellaba brodée en fils dorés avec un raffinement tout exotique. On ne pouvait distinguer, sous la burqa luxueuse, qu’une paire d’yeux en amande, inhabituelle dans cette contrée, ornée de longs cils sombres sur un teint mât et doré.

           Elle zigzaguait entre les tentes où demeuraient des spectres humains, la peau sur les os, les blessures sanguinolentes. Elle se parlait en bougeant les lèvres : priait-elle ? Elle se tourna vivement vers son assistant, un grand homme à la peau si noire qu’elle éblouissait, qui gardait constamment la tête baissée, le regard visé sur le sol. Une fois leur conciliabule achevé, l’assistant s’adressa au Lt Martial :

             « Lt, Madame demande si vous ne pouvez donc pas arranger les choses au mieux, du moins mieux qu’elles ne le sont actuellement ?

           -     Monsieur Gourane, dit le Lt Martial en fixant les courtes tresses de l’assistant, nous sommes déjà à votre service. Des médecins sont à pied d’œuvre ; des ouvriers parmi les civils construisent des huttes plus dignes ; nous formons des hommes capables de défendre le camp. Que voulez-vous de plus ?

              -     Plus d’humanité !

              -     Monsieur ! C’est le gouvernement actuel qui dit l’être ! »

             Gourane transmit fidèlement tous les échanges à sa patronne qui afficha un air désolé.

         « Le mieux que vous, vous puissiez faire, Madame, est de panser les blessures. Faites prier pour les âmes ou bien lisez l’ordinal, souffla le Lt Martial. Ça, cet ensemble renforce les esprits… »

            Gourane traduisit ; cependant lui-même n’en croyait pas un mot : rien de tout cela n’était efficace pour changer le monde.

           « Je connais quelqu’un qui pourra quelque chose mais… c’est du pareil au même que ce faux gouvernement ! Ou de nous… Qu’en dites-vous ? »

            Le regard de l’assistant disait oui mais il resta coi. La princesse africaine hésitait.

            Ne tenant plus, le Lt Martial prit les rênes. «  Je vous y emmène : vous verrez sur place si cela vous arrange. »

          Ils allèrent jusqu’à une tente dans le périmètre extérieur du camp de réfugiés. Bien que la tente fût identique aux autres, une atmosphère zen s’en échappait. A l’intérieur, un Japonais était debout, de dos, de petite taille et cheveux drus, vêtu d’un kimono de coton sombre avec l’emblème familial, un lotus dans un cercle, brodé en plusieurs endroits de l’habit majestueux. Celui-ci impressionnait l’imaginaire de Martial de beaucoup. En revanche, la princesse n’en fut pas le moindre émerveillée : et pour cause, la propre beauté de sa robe – ce que Martial l’accordait. Elle ne jeta même pas un regard vers l’activité du moment du sensei. Ce dernier était en train de couper toutes les branchettes sèches d’un bonzaï, un jujubier en bouquet dont des vigoureuses épines furent à terme mises en valeur. Sans s’interrompre, comme s’il n’y avait personne d’introduit chez lui, il récitait à voix basse et langoureuse un haïku de – qui ? – célébrant son bonzaï.

Pas une feuille ne bouge
comme il est effrayant
le bois l'été

Yosa Buson (traduction de Munier)

           « Cette date est toujours la plus affreuse de l’année, soupira-t-il, un instant plus tard.

           -     Oui, c’est d’autant plus traumatisant quand c’est plein de morts devant votre porte, grinça méchamment le Lt Martial. »

            L’assistant de la princesse le scruta intensément – bien que Martial ne sût lire ses pensées.

          « La dame que voilà voudrait se débarrasser des voleurs de vie pillant sa contrée, reprit le Lt Martial, toujours inamical. »

           Le sensei souffla :

De quel air revêche
elle me regarde
la grenouille !

Kobayashi Issa (traduction de Munier)

          Puis :

         « Je peux arranger ça, bien évidement.

         -     Quel est votre prix ? interrogea immédiatement l’assistant Gourane, guidé par son impatience. »

         Martial ricana :

Au Mont Yudono
partout l'on marche sur l'argent
et coulent les larmes
Matsuo Bashô (traduction de René Sieffert)

          -     Comme toujours, répliqua Gourane en haussant les épaules. »

          A ce moment, le sensei se retourna vers ses convives :

         -     Bravo, Lt ! Vous êtes cultivé ! admira-t-il puis reprenant son affaire :  « Il va s’en dire que je pose mes propres conditions indéfectibles ! J’efface de votre contrée ces voleurs contre le travail exclusif des civils de ce camp.

          -     Vous voulez des esclaves ? traduisit Gourane. »

          Le sensei ne répondit pas immédiatement, puis :

Un escargot !

Une corne courte, l’autre longue 

Qu’est-ce qui le trouble ?

Yosa Buson (traduction de moi)

            Ce fut Martial qui répondit, revêche :

P*te et moine, nous dormons

Sous le même toit ensemble,

La lune dans un champ de trèfle

Matsuo Bashô (traduction de moi)

           D’un geste impérieux, ce fut la princesse qui mit fin à ce clash de haïkus. En effet, elle se dirigea droit vers le jujubier dans son pot puis, s’emparant du sécateur en modèle réduit, elle sectionna une par une toutes les branches latérales du tronc principal, suivi des troncs secondaires, tranchant sans ménagement ni furie dans le vif du bois, ne laissant qu’un piquet à la pulpe rouge sous l’écorce brunâtre dans le pot.

           Puis elle sortit, tel le typhon dévastateur sur tout le pays. Suivi de Gourane.

           Le sensei :

Festival des âmes

Aujourd’hui aussi il y a de la fumée

Depuis le crématoire

Matsuo Bashô (traduction de moi)

           Le Lt Martial se mit à rire, tout à coup, un de ces rires nerveux qui faisaient pleurer de rage. Quelle négociation !

          « Et m**** ! »

 

 

 

 

NaNoWriMo


19/11/2013
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Cross-Over November 2 : Des Lavandes dans le NaNoMotsHistoire117

Voilà donc le texte pour l'atelier de "créativité" expressive litéraire d'Olivia avec les mots suivants relevés le mardi 12 et mon commentaire : 

 

La liste des Mots une Histoire no – euh ? (117 après vérification) : domination – libération – despote – arbitraire – déterminé – se fixer – crampon – harpon – ligotage – glacier – cime – sommet – flanc – vol.

"Non mais ! C'est quoi ces mots ? Comment peut-on passer de domination à glacier ? Mais qu'est-ce que je vais bien adapter ? Ça colle pas du tout avec mon texte !"

 

 

Bon, je mets encore un extrait du NaNoRoman parce que je n'écris que ça en ce moment. Je me couche, je me lève, je me promène avec lui : bref, je vais devenir lui dans pas longtemps.

Je lis quelquefois, mais dans un genre très différent pour ne pas être (trop) influencé : désolé alors si je ne lis pas les textes des autres écrivaines/écrivains de cet atelier. Ce sera rattrapé, bien sûr.

 

lavande valensole.jpg

(Valensole - wikipédia)

 

De la lavande 

 

« De la lavande, de la lavande, de la lavande… » Ainsi, assis à l’extrémité du champ de lavande, répétait-il en boucle.

 

Devant lui des dizaines de rangs de buissons mauves – ou bleu, Martial ne saurait dire exactement quelle nuance avait cette plante. Du vert également, mais la nuance ? Il aurait fallu qu’il allât en parler au Douanier Rousseau – si seulement celui-ci connaissait la nuance exacte parmi ses 150 nuances ou plus déjà exploitées ! Ces rangs étaient alternés avec des allées de terre brune allégée par du gravier en pierre locale. Esquissé du point de vue de Martial, l’emplacement était parfait pour une carte postale – je crois même que tous les champs de lavande ont cette particularité d’être une image d’Epinal. La cime des buissons voguaient dans la légère brise du matin, à l’heure où Aurore de ses doigts roses caressait le flanc de la colline où la lavanderaie se situait. Et, sans aucun doute, la douceur d’Eole permettait la libération de tout le parfum des lavandes, de ces sommets que Flore, la jolie nymphe des prairies, avait perlé de délicates billes de rosée embellissant ces pétales si odorants où des centaines d’abeilles – bien que j’exagère là – s’y lovaient pour y butiner un délicieux miel de lavande.

 

« Qu’est-ce qu’on peut faire avec la lavande ? marmonnait Martial dans sa barbe de trois jours. »

 

Il n’avait pas dormi depuis deux nuits, tourmenté : son champ de lavande l’avait sous sa domination ! En divin despote agraire. Il n’avait pris ni de bain ni de diner. Il demeurait avec sa crasse de deux jours, déterminé : il trouverait quoi faire avec les fleurs ! Rodin n’aurait pas fait mieux que lui assis sur sa souche de cèdre, au milieu de nulle part dans le maquis provençal, parmi le genévrier, la sauge et le romarin. Et tous les parfums qui emportaient la Raison. Et ce champ, là devant !

 

Derrière, moi aussi, j’attendais son bon vouloir. Qu’il finisse donc de réfléchir ! J’attendais l’« Eurêka » libérateur ! En revanche, à moi, il m’avait quand même donnée la nourriture et l’eau qu’il s’était procuré dans le hameau au pied du Glacier, singulière aiguille de roche blanche plantée là au milieu de nulle part : je n’aurais été patiente sinon.

 

Il avait passé un long moment au ligotage du moteur sur la remorque du temps. Celle-ci était fin prête pour le déplacement – avec mon aide bien entendu – de ce tas de ferraille. Quelques bons mètres plus loin, la locomotive de taille réduite, me semblait-il, avait finit son vol terrestre contre un rocher de bonne taille et s’était fracassée le nez. La pauvre ! Et quelle tête elle avait donc ! Un mastodonte furieux de métal noir ! Une baleine d’airain qu’un harpon lancé des mains du capitaine Ahab  en personne n’aurait pas eu le cran de s’y fixer !

 

Elle était restée sur ses rails, quand même délestée d’une partie de son moteur – celle-là même ficelée sur cette remorque en structure de verre – tous construits des mains même de Martial. Aucune mesure n’avait été faite de manière arbitraire : Martial avait calculé à la virgule près, tel l’ingénieur qu’il n’était pas. Cette passion ne l’avait jamais quittée, de toute façon. Un crampon industriel et mécanique qui le chaussait et dirigeait sa vie. Enfin, jusqu’à maintenant.

 

Jusqu’à ce champ de lavandes qu’il s’était vu échangé contre un service pour un des habitants du hameau, qui ne pouvait payer en pièces sonnantes et trébuchantes. De prime abord, Martial avait refusé car le hameau l’avait accueilli avec gentillesse après la mise en débandade de son bataillon. Devant l’insistance des habitants qui prétextaient que le champ se nichait juste à côté de sa propre aire de bricolage mécanique, il avait finalement accepté et maintenant son problème s’était drôlement compliqué. Quelle nouvelle vie allait donc venir à lui ?

 

Depuis le bas de la colline, la silhouette d’un vieillard, le béret visé sur le crâne déplumé, penché sur sa canne de bois noueux, se profila, floue et vaporeuse. C’était Glose, celui qui avait la réponse à toutes les questions.

 

Ah non ! Je n’allais pas attendre jusqu’à que leur conversation se finit au soir, comme à leur habitude, avec toutes les Muses à leur écoute. Je bramai d’impétuosité contenue, les oreilles en arrière.

 

Martial se tourna vers moi : « Mais oui, ma Mule d’Avignon, je sais ! Sois patiente encore quelques minutes : on attend Glose et on partira. »

 

Mon œil, oui ! Il va mettre quarante-cinq minutes, le Glose, pour gravir la colline  !  

 

 

 

NaNoWriMo

 

15/11/2013
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NaNo Semaine 2 : Des hauts et des bas - ça roule !

Semaine 2 :

Je tiens encore le coup, avec des variations dans le nombre de mots à traiter et, surtout, la vie quotidienne qui vient s'imposer avec plus de force. Tout d'abord la Mé qui m'en veut d'écrire assis dans le noir – chaque soir, elle m'en fait la remarque. Dois-je la bouder ? Ensuite, des déplacements où je ne peux pas emmener le laptop parce que trop lou-ou-ourd ! 3,5 kg sont légers en début de voyage mais pesant en fin ! C'est bête ! Et j'évite le stylo habituel car je sais que j'irai recopier tout sur le pc donc ça va me faire deux mois d'écriture intensive ! (*boum, je collapse !*)

Attention, ça ne veut pas dire que j'ai démissioné : je pense toujours à ce que mon héros va faire et le thème central de l'intrigue – parce que j'en ai pas encore. A la fin de la semaine 3, il me faut un titre et un lien de trame. Où vais-je donc ?

 

NaNoWriMo


15/11/2013
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Cross-Over November : La Lettre NaNoPlume16

Les plumes # 16 d'Asphodèle correspondent sur la forme de lettre avec les mots suivants : 

 plume, épistolaire, échange, relation, courrier, essoufflement, assortiment, liaison, amoureux, carte, rencontrer, lettre, souvenir, distance, train, couleur,

et les trois mots en P : pétrifier, pantin, perpétuel.

 

 

Bien, c'est pas mon fort que d'écrire un lettre - carte postale, ça va, car c'est court, mode télégraphique. ^^, Et je l'ai fait savoir. Miss Aspho étant indulgente, m'a fait savoir que je devrais pas me forcer - merci ! Mais il faut jouer le jeu - sinon c'est pas drôle ^^, : donc j'y ai pensé comme à un texte fictif auquel j'ai ajouté quelques mots spécifiques épistolaires.

 

Je n'avais pas une seule idée de départ sur le contenu de la lettre ; alors j'ai joué le mode Cross-Over avec le NaNoWriMo. Deux pierres d'un coup - oups, c'est l'inverse...

   et comme ça je pourrais avoir des avis sur la qualité d'écriture de ce texte sous haute-pression ^^,   

mais j'avoue que c'est pas trop clair : il m'arrive de ne pas comprendre le sujet exacte de la lettre.

 

Donc voilà le texte.

Bonne lecture.

 

 Train Trains Design Locomotive Loewy Motors Pennsylvania PRR Raymond Design  PPR S1 et Raymond Loewy

 

 

Cross-Over November 1 

 

        Il restait immobile, franchement immobile : un troupeau de moutons passerait par-dessus la tête, l'ensevelirait sous leur toison de laine qu'il ne s'en soucierait pas du tout. La nuit tombait, il ne se leva pas pour allumer ; les travailleurs n'entrèrent pas dans la pièce où il s'était assis, se cantonnant à la cuisine où ils déballaient leurs cantines. Seule la lumière du moniteur, perché sur un portant adéquat au-dessus d'un secrétaire en bois de noyer, éclairait et le mur décoré d'un miroir de sorcière et le plan de travail, le premier envoyant toute sa luminosité vers le second.

      Ce fut là, l'attraction décisive. La goutte d'eau qui brisa le rempart d'inaction qui le protégeait. Martial détenait quelque part dans la tête une confuse idée de mort prochaine qu'il réfutait avec force, tentant de ne pas y penser. L'accident de santé de Graund-Mé l'y obligea. Avait-elle rédigée son testament ? Que ce fut lugubre, comme question ! Martial frissonna.

        « Allais-je prendre la peine d'écrire une lettre, moi-aussi lorsque je serais à mon tour aux portes de la mort ? Y aurait-il au moins quelqu'un pour la lire ? Ne m'oublierais-t-on pas via ce courrier ? Vraiment ? Ou bien mes actions ne pèseraient-elles pas plus dans la balance ? Martial avait des choses pas très jolies – illégales surtout – incorporées dans son curriculum, à ne pas s'en souvenir donc. »

        Non, Martial conçut la réponse au moment même de la question : pas quand il sera vieux. Ça n'arrivera pas. Peut-être ne mourait-il pas ou bien sur le champ d'honneur ?

       Alors pourquoi pas maintenant tandis qu'il avait le temps ? Et qu'il venait d'y penser ! Cela lui apparut comme une action farfelue. Ecrire, quelle idiotie !

       Néanmoins, comme mué par un mécanisme dont il n'avait connaissance, il se souleva avec lourdeur de son fauteuil de bois, tira à lui le tiroir-écritoire du secrétaire et disposa dessus de quoi écrire. Mais ce mot le faisait frissonner : quelle absurdité, non mais !

        Lentement mais sûrement, il écrivit d'une écriture malhabile :

        « Pour la personne qui lira,

        « Bonjour, d'abord. Je m'appelle Martial et j'ai... Je ne sais pas quel âge exact j'ai : je ne me rappelle pas mes parents évoquer mon âge ni mon anniversaire. Je... Disons d'âge moyen. »

        Stoppant, reprenant, plusieurs fois, Martial progressait au compte-goutte. Des ratures, qu'il ne biffait pas d'une ligne : il les laissait en suspension.

       « J'habite ici depuis toujours. Je ne saurais où aller d'autre. Graund-Mé est là aussi. Et des travailleurs qui travaillent aux champs et que j'aime bien. Ils sont bien plus sympathiques que ceux engagés par les patrons du business local.

      « Je ne me rappelle pas non plus comment je suis venu à vivre ici. Les parents, oui ; néanmoins ils sont étrangers de la région. Mon père surtout, ma mère n'a pas été contestée ; ils ont reçu cette terre et sont restés. La plus vraisemblable version. Mais où se sont-ils rencontrés ?

       « J'ai grandi ici. J'y mourais certainement. Est-ce que je prendrais le temps d'écrire une lettre, moi-aussi lorsque je serais à mon tour aux portes de la mort ?... »

       Quel cercle vicieux !

       « Je m'essoufle. Quelle longue distance que l'écriture ! Je ne sais pas si je tiendrais le coup dans ce coin. Ni sur ce papier. »

       Non, décidément, ce n'était pas son fort.

      « Trop calme c'est vide – me lamentè-je parfois. La trépidence de la mégalopole, avec ses accidents, ses agressions, ses policiers, ses politiques, me manquent.

        Il avait honte d'écrire noir sur blanc son attirance pour le vice.

       « Parfois, je loue d'être encore debout à cette heure-ci de l'humanité ! Avec un quelque chose à protéger – même pour un court laps de temps. Parce qu'il assure la liaison entre l'homme et l'humanité. Une preuve que tout n'est pas devenu une bête meurtrière !

      « C'est ainsi que je compris la relation de cause à effet : cette perpétuelle quête de maintenir la balance en équilibre. Ne pas être un pantin, ne pas être un malin, ne pas s'être réveillé ce matin-là...

 

        « Ce matin où j'étais pétrifié de froid. J'avais tout un assortiment de manteaux, plaids et pulls-overs par-dessus ma couverture – en quilt version pionner américain cousu par Mom. Et le silence aussi était froid. La braise dans le poêle à bois avait gelé. La cuisine était aussi vide que la surface de la Lune. C'était le premier espace qui vivait, réveillait des rêves et tenait à distance les soucis et les mièvreries mesquines de la vie.

         « Ils étaient partis... Mais pourquoi donc ?

       « Tant bien que mal, je m'habillai et sortis au village. Rien. Plus une seule maison autour de celle parentale. Effacées de la carte !

        « Et des tâches sur le sol, couleur d'ombre. Bien sûr, je n'avais pas compris à l'époque de mes dix ans, je crois, que c'étaient des hommes d'avant la carie. Et les habitations arrachées pour faire disparaître la machoire. Cependant les os se fossilisent, ne disparaissant pas si bien : je suis un de ces fossiles ! Le cément de l'histoire de ce village et de sa justice !

        « « Par la plume et l'épée, je les passerai tous sur le fil ! » m'étais-je promis. (Peut-être pas en ces termes, or la sonorité me plait au moment même que j'écris.) D'abord en pensant à mes parents, m'ayant abandonné ; puis aux villageois, ayant fui – mais quoi ?

        « Et puis comment ? En faisant comme à la chasse, comme Dad m'avais appris, notre seul échange, l'activité paternelle. Et où aller ? J'avais vu des liasses de papier sur la table de Dad : fouillant là, je trouvais la fiche du train qui m'emporterait. Le S1 Pennsylvania Rail-Road. J'en tombai amoureux. Quelle machine ! Ce fut ainsi que je me mis à poursuivre ce monstre de métal, véritable pont, en miroir, du passé – de 1939 – vers mon avenir – vers 2139.. Que je sortis de ce lieu dévitalisé.

       « Une rage m'emmena d'abord sur le chemin de l'industrie, enfant-ouvrier ce qui me permis de me faire les dents au monde vicieux dont j'ignorais jusqu'à l'existence même. Je n'avais point de jeux épistolaires pour être au faît – ce qui préserva l'innocence chaleureuse de mon enfance. »

 

Petite précision sur le texte : c'est bien de la fiction - sauf pour les symptômes de rédiger la lettre, l'histoire des moutons (en 1ere ligne) et le poêle à bois qui gèle. Et la cuisine comme 1ère pièce à vivre, et le plaid pionnier, et l'art de la chasse... Euh, c'est tant imbriqué que je sais plus quoi est vrai et quoi est fictif ...  '^^

 

De même, mon tour de passe-passe est d'avoir mis entre moi et la lettre un second personnage qui écrit à ma place ; sauf que je le vois en train d'écrire et donc c'est comme si c'est moi qui écrivais : vous me suivez ? 

 

La photo est tirée de Wkipédia et l'homme Raymond Loewy a été fêté pour son 120ème anniv par google, et comme on passe tous par cette page web, j'ai été inspiré par la machine. 

 

PS : Une chose extraodinaire a eu lieu ! J'ai enfin découvert comment on programme un article vers le futur ! =D

 

 

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09/11/2013
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