Bakuman - ou l'art d'être deux sans être là
Un manga sur le monde des mangas, c'est le serpent qui se mord la queue (1) ! Ça tombe bien, 2013 est sous le signe du Serpent !
(1) sans jeu de mots.
Ça promettait un récit fade malgré l'exotisme du sujet. C'est comme si une BD relatait l'art d'être un dessinateur de BD. Cependant, j'ai tenu bon : j'ai sué eau et encre pour finir les tomes. Et dire, pensé-je, que le sujet traité en manga sera léger...
Franchement non ! Le dessin est dense, tout en petit détail, plus que réaliste : je parie que je retrouve tout seul tous les batiments dans Tokyo et sans connaitre le jap' ! Et même les habitants qui figurent dedans...
Le scénario est tout de même haletant : on s'identifie facilement aux héros, Mashiro (en cheveux bleutés, en vrai des reflets) et Akito (en blond, en vrai décoloré), 
collégiens puis lycéens puis étudiants, planchant avec eux dans cet atelier, réfléchissant à des idées succeptibles de plaire aux éditeurs ; il suffit d'avoir le Shônen Jump en pré-presse et la boucle sera imprimée ! (2) On plonge dans une bonne révision des termes littéraires parce qu'on veut se donner à fond comme ces deux-là ! Et, non, on ne lit plus un manga aussi légèrement - malheur à moi ! En fait, on le peut toujours sauf qu'on sait maintenant ! Enfin conscient que ce n'est pas un exercice aussi simple. Mais ça reste magique...
(2) J'ai failli le détenir, ce magazine, le premier jour de parution en même temps que la lecture du manga malgré le numéro différent, mais suis arrivé après la fermeture du kiosque ! *sniff...*
Donc, un sérieux à couper le souffle suinte de ce manga - m'enfin... si les sujets n'étaient pas liés entre eux par des noeuds puérils ! La copine de classe Nise est jalouse de Akito et devient à son tour scénariste de manga juste pour le concurrencer. Les deux auteurs poursuivent Eiji, mangaka génial de 15 ans avec deux séries en cours mais qui m'apparait comme touché par la shizo ou la danse de St-Guy. Enfin bref... J'en trouverais encore beaucoup des comme ça.
J'en conclue que c'est une grande aventure sociale avant tout puis professionnelle d'adolescents et d'adultes qui se cherchent un but trépidant dans la vie routinière. Ça fait rêver...
* "On s'en fiche de tout ça !" *
* "Hein quoi ?" *
* "C'est avant tout une histoire d'amour !" *
* "Bah oui, l'amour du manga." *
* "Pfff, t'es nul ! Entre Mashiro et Azuki." *
* "C'est complètement irréel, ça ! T'en vois beaucoup des comme eux ?" *
* "Justement !" *
Bon j'arrête là la retranscription de ce dialogue car quand deux têtes de mules se rencontrent, elles se séparent rarement vite. Aie. D'accord, une tête et demie. Aie. Une seule.
La petite soeur a bien raison ! (3) Mashiro est tombé pour Azuki depuis l'école primaire mais jamais il n'a osé se confesser. La demoiselle est dans le même état. Puis au lycée, Mashiro se lâche et demander à l'épouser ! Et dire qu'ils ne se sont pas dit 3 mots en deux établissements d'enseignement ! A une seule condition : réussir dans leur métier respectif ! Quel tour aléatoire ! Mangaka et doubleuse de d'animés. Tout ce qu'il y a d'aléatoire ! C'est comme être intermittant du spectacle en France. La-bas, c'est du pas pris au sérieux ; un peu comme ici malgré la présence indéniable de l'art...
On n'en trouve plus des bêtas comme eux ! Sauf dans la gente féminine, quelques-unes encore...
Aie.
Mais rien n'est trop beau que le bonheur, le partage, l'accomplissement de soi, la vie. Et les sous-titres avec cette dualité parfois opposée, parfois apposée (4), parfois continue, parfois comme un couple (5) qui se vit.
A vivre donc. Essayez quand même d'être plus dynamique que ces deux romantiques. Et n'oubliez pas les fleurs, les gars, et les chocolats, les filles, à la mode nipponne.
(4) non nan c'est pas une faute de typographie...
(5) quelque soit leur relation.
(3) Ça va, grace à elle, c'est placé dans les pages du japon - et aussi/peut-être Dragon de feu
