L'enfant des 7 mers ou une vie maritime à envier... ou pas
L'enfant des 7 mers de Paul-Loup Sulitzer
C'est un auteur souvent cité, un nom que je n'aime pas beaucoup. Allez savoir pourquoi ? Un nom est un objet qu'on ne choisit pas, sauf si c'est un pseudo - et encore... Il n'apporte rien de négatif ni de positif, il n'est pas mal ni bien ; il est neutre, il est nous. Nous nous formons autour de lui, pour nous en éloigner ou nous en rapprocher, pour nous forger un caractère.
D'où tient mon rejet de ce nom, alors ? Je ne connais ni le bonhomme derrière ses livres ni ses livres derrière les vitrines des librairies.
La conséquence à tout cela ? je ne lis aucun des ses oeuvres livresques. Totalement arbitraire, vous dis-je !
Jusqu'au jour où j'ai du choisir une lecture d'après le titre uniquement... Que je vous raconte. (nb: passez ce passage (X) si l'envie vous prend : c'est du hors billet sur un livre.)
(X)
Il était une fois pas si lointaine un coffre de plastique bleu translucide de vieux livres démodés dont les auteurs et la jacquette soigneusement emballés dans du papier kraft - un reste de cadeaux qui n'a jamais pu atteindre leurs destinataires... Uniquement les titres étaient marqués au feutre noir d'une écriture curviline et tremblotante.
Le monde de Narnia ( quel tome ?)
Enfance
The Bounty Identity (du film au même nom)
L'enfant des 7 mers
Fables
Le joueur (de Dosteivski déjà chroniqué - mais est-ce le même livre ?)
Les 3 soeurcières (je sais, de Terry Pratchett)
J'aurais du choisir au hasard mais cette liste n'est pas en elle aussi aléatoire. ^,^' Une sorte de thème y est sous-jacente bien que je ne parvienne pas à mettre le doigt dessus...
(X)
C'est donc avec réticence que je commence à lire...
A ma grande surprise... Mais ce livre est génial !!!
Kaï O'Hara, 12ème du nom, est un gamin qui vit dans la Cochinchine/ Indochine/ Indonésie avec feu ses parents et Madame Grand-Mère Tsong Tso O'Hara. Il y va à l'école et vit avec un Corse, ami de son père mais ne rêve que de naviguer sur les mers du Sud, retrouver son grand-père dit la Mangouste Folle qui naviguait sur les Mers du Sud, enlever la belle Isabelle Margerit pour l'épouser, résister à une tempête - que dis-je, à un bon gros typhon, oui, commander le Nan Shan la goélette si rapide que les mers du Sud cache en son coeur, fini par épouser la soeur, fermer le clapet à la cerdik qui ose le traiter de bodoh, etc... ; et pas forcément dans cet ordre ! Et surtout, former le Kaï O'Hara numéro 13 !
Le roman est plein de rebondissments et d'aventure, que les critiques classent dans le picarresque - je sais pas ce que c'est exactement et je m'en fiche, moi, je suis Kaï n'importe où sur ces mers, surtout que je ne peux refuser avec un nom comme le mien ! Bah oui, c'est bien en rapport "adjectivement" avec la mer - quoique parfois je me demande si ce n'est pas la mare que visaient les parents à la lecture de mon nom... Bon, même si je ne connais que les côtes de la Manche et l'eau plate de la Méditerranée.
L'originalité du livre dans cette édition se trouve en dernière page où l'auteur explique comment il s'est pris pour l'écriture. Très instructif... que j'ai fini par m'y attabler moi-aussi, jaloux comme je suis, à écrire un extrait à moâ * de cette intrigue ! a suivre surtout son style très impulsif où les phrases s'entremêlent le sujet qui est alors dévié mais pour un temps court car, voyez-vous, rien ne reste immobile dedans, tout bouge et fourmille, nage et volette, même si les personnages ne font qu'un avec les îles qui somnollent sur les mers du Sud et attendent ensemble. Tous un paradoxe, n'est-ce pas ?
Donc je conseille la lecture pour quatre catégories de lecteurs : 1) les aventuriers et que les pirates ont fatigués et si flemmarder sur des mers chaudes leur plaisent ; 2) les amoureux d'une belle brunette française qui n'a pas la langue dans sa poche et qui ravit chaque coeur humain à son passage, et les amoureuses d'un géant roux et fort en muscles, harmonieux aussi bien jeunôt que quadragénaire et non c'est pas un plouc malgré les lieux hostiles en au fin fond de la civilisation ; 3) les fans de Rudyard Kipling avec Le livre de la jungle que Kaï a lu en plusieurs années et Kim qui semble être un avatar de sa propre vie - à moins que ça soit le contraire... 4) les amateurs de sensations fortes tant dans la syntaxe du texte et la grandeur des stratégies que l'horreur des situations - un avant-gout : têtes coupées et tatouages correspondants, massacre de tout un hotel particulier, tir à la cow-boy les deux flingues dans chaque main tour à tour ...
Voilà donc quelques lignes pour cette histoire. Que j'ai envie de placer dans le
et le
pourquoi pas ? hein, en extra ?
* ne me demandez pas pourquoi la chronique du roman est un jour plus tard : je ne le sais pas moi-même...