OKAMOTO Kido : Hanshichi mene l'enquete
OKAMOTO Kidô
Fantômes et kimonos
Hanshichi mène l'enquête à Edo
Hanshichi est un détective des 1860's environ ; le texte ne donne pas de dates précises pour l'exercice de sa profession. Là-dedans, il conte des histoires policières qui détonneraient avec celles qu'on suit, nous, pauvres humains du 21ème siècle, à la télévision sans citer de titres mais dont je suis accro, où il démèle le vrai du faux avec beaucoup de talent et aussi de chance. Les enquêtes sont à la hauteur de celle d'aujourd'hui que l'on qualifiera "de la vieille école", "old school" (*) sonne encore mieux à l'oreille, je n'ai pas de traduction à la nipponne.
Ces enquêtes, 6 en tout, sont racontées par un narrateur ami de Hanshichi de telle sorte qu'il est encore vivant, comme si c'était dans sa mémoire que tout venait ; un peu comme si c'était l'auteur lui-même, ça paraît logique au vu du nom japonais ; à l'impression du livre en France en 2006, voire à l'écriture soit bien des années avant, le narrateur devait être âgé d'une soixantaine d'années ou plus, vu qu'il était jeune ; quant à Hanshichi, il doit être décédé maintenant car il était déjà agé et expérimenté dans ce livre. Ce calcul est une pure extrapolation de ma part ; même s'il est faux, je dois quand même flirter avec une certaine vérité.
La 1ère enquête,"à la poursuite du faucon", est de retrouver un faucon qu'un maladroit a laisser échapper et qu'un malhonnête a décidé de vendre. Mais Hanshichi est arrivé à temps pour secourir l'un et punir l'autre. Bon, vous me direz, en notre temps aussi, nous retrouveons des animaux qui se sont échappés de leur ménagerie ! Seuleument vous n'utiliserez pas les mêmes méthodes et sutout vous ne serez pas si mystérieux ni n'aurez de présentation aussi bizarre !!!
Le texte recèle quelques merveilles de la culture de l'époque, par exemple, les lois interdisant le dressage des faucons en-dehors du seigneur du lieu. Il fait passer des mots de vocabulaire traduits au même moment, comme une lettre à la poste, nul s'en rend compte qu'il dit deux fois la même chose : "Arigato, merci !" sauf les génies (*) comme moi - ou ceux qui analysent le texte...
La 2nde enquête, "le bébé-monstre", nous décrit comment un musicien se met dans la mouise en tuant un chat qui danse et tentant de rembourser sa dette avec un bébé-monstre dont deux de ses dents sont plus longues et pointues que la normale. Le départ commence par un homme qui a perdu un chat, donc ; mais quel est le rapport avec cet homme mort de froid dans la rue avec un bébé dans les bras ? Il n'y a que les astucieux qui réussissent à lier ces deux affaires ensemble...
Désolé pour ceux qui pensaient à une histoire de vampires, cf. dents longues et pointues... C'est un roman policier qui mèlent des histoires un peu surnaturelles comme dans les pensées des gens de là-bas. Ici, en Europe de l'ouest, ça n'existe plus...
La 3ème enquête,"meurtre à la lance", est un ouï-dire de Hanshichi-sama. Elle est plus en adéquation (ce mot est-il toujours à la mode ?) avec la définition d'enquête policière entendue de nos jours. Un sérial-killer rôde dans le ville et attaque d'un coup de lance les badauds. Les samouraïs se mettent à la recherche du criminel, dont un jeune gars prompt à la farce d'où part la rumeur du chat-fantôme.
La modernité se ressent pas mal malgré l'ambiance propre à l'air japonisant. ça ne se laisse pas se nouer dans des phrases, juste une sensation bien claire ! ça se rapproche des épisodes préparés exprès pour les fêtes comme Halloween où se mèlent la logique et le surnaturel. (*)
La 4ème enquête, "kappa et geisha", mélange des légendes du petit être vert des lacs et de la femme allouée au divertissement. On s'attend à une vraie légende mais ce n'est que du polar, et bien tourné ! Ce que je veux dire, c'est que les appenrences ne sont pas celles que l'on voit... Ici je ne peux raconter l'intrigue parce que ce serait dévoiler un beau meurtre. Ce que notre bon Enquêteur Hanshichi a dénoué sans peine...
La 5ème enquête, "le pavillon de Mukôjima", représente le fameux récit au serpent que notre narrateur est avide d'entendre. C'est plutôt court mais bien imaginé ! C'est l'histoire d'une femme qui emprisonne sa fille à la demande de son amant qui se nourrit de l'idée d'obtenir toute la possession de négoce du riz. Il utilise le subterfuge (ça s'écrit comme ça ?) du serpent ayant forme de femme-fantôme... Ajouter une rumeur de couple en faute et en fuite, une servante crédule et un concierge ancien malfrat et fainéant, on obtient une bonne séance d'aventure... mieux qu'au cinéma !
ça vous tente ? Ah, c'est bien pendant les anciens temps que l'on peut croire à un serpent géant se transformer en femme-fantôme... J'adore!
La 6ème enquête, "la malédiction de la fille du vendeur de saké", est contée comme une histoire de fantôme dont la principale introductrice à l'histoire est une voisine des futurs morts/victimes. On ne rencontre les enquêteurs quand les crimes semblent sortir de la normalité. En gros, on l'y voit le fantôme de la fille adoptive des victimes revenir se venger car ayant été chassée par mauvaise foi.
Donc une première partie, c'est les frissons d'un bonne histoire mystérieuse de fantôme ; puis une seconde partie où le réalité revient avec l'arrivée du super enquêteur ; dommage, c'est un jeune collègue, très doué lui-aussi, de Hanshichi qui n'est tout de même pas loin. C'est un plan bien alambiqué qui est décrite, mais pas si bête...
L'ensemble de l'oeuvre est distrayant, aiguise la curiosité jusqu'à vouloir résoudre le crime par nous-même. Malheureusement, il n'y a pas assez d'indices pour réaliser ce doux rêve...
Si je le rapproche d'un manga, car j'y ai songé, je penserai à un certain Kindaichi, jeune collègien qui s'attaque à des enquêtes paranormalo-réelles. Parce que, vous vous doutez bien que ce ne sont jamais des vrais fantômes ! Quoique...
Le bon Hanshichi peut s'apparenter à notre Sherlock Holmes (sans lire d'autres critiques, lues après avoir rédigée la mienne, je suis tombé d'accord) en cela qu'il est très bon dans son domaine : les enquêtes policières. La véritable différence réside dans son caratère plutôt bon enfant, rarement méchant, alors que Holmes est abrupt et ch-ien ! De même, la méthode de travail est très différente (j'ai pas de synonyme, bizarre...) soit Hanshichi ne sait pas comment, où et par quoi commencer son enquête, fait confiance à la chance et délègue les tâches tandis que l'autre est très retiré sur lui. Je préfère Hanshichi-san. (*)
Bon, je vais voir si je trouve pas le tome 1...
P.S. / (*) représente mes propres références du monde policier et/ou nippon, dévoilées ici bas mais inutiles à la compréhension de mon commentaire...
(*) old school comme l'inspecteur de police Don Flack dans CSI:NY ;
(*) génie comme moi ou mieux comme Sakuragi Hanamichi dans Slam Dunk : autodéclaré ;
(*) par exemple CSI:NY enquête à Amityville, "Boo", S04E06
(*) le côté policier de Holmes, le caractère peu proche mais apparenté de Lupin et le talent des deux ferait un assez bon exemple de portrait de Hanshichi-san, pour ceux qui sont encore sceptique ! Mais vous savez, les caractères sont comme les mots d'une langue à l'autre : la traduction est toujours approximative...
Voilà des dectectives très célèbres portraitisés... :
Le second se mèle d'affaires bien terre à terre (d'après moi.)
Kindaichi : et Conan :