When i meet "The Man From Earth"
The man from earth
Voilà un film qui m'a tenu en haleine. Je ne suis pas fana des films à huis clos sauf dans le cas d'une enquête criminelle genre "le mystère de la chambre jaune" (c'est un bouquin mais s'il y a un film, je le visionnerais ; d'ailleurs il y en a un me dit ma sœur mais j'ai la flemme de chercher, donc je le visionnerais si elle me le trouve ; je me retrouve comme le lieutenant colombo, le flic à pardessus couleur fade qui évoque sa femme à tout bout de champ (cinématographique s'entend), tout ça parce que nous ne pouvons pas nous passer d'elles et qu'elles-mêmes ont d'autres choses à faire que de nous baby-sittés.)
Je disais donc que le film se passe sur une scène à la 'théâtre', dans la salle de séjour d'un chalet à moitié vide, qui se vide petit à petit, au fur et à mesure que le film avance comme pour faire prendre conscience qu'effectivement le sujet (du film ou de la discussion ou le mec lui-même au sens médical) s'en va et qu'il faut qu'on soit attentif si on veut le mot de la fin. (La représentation théâtrale se passe aussi comme un huis clos du moment que les scènes visibles se situent dans un seul lieu physique sauf que la vision directe a un champ très large, du type 'tourner complètement la tète' et 'plonger les yeux au fin fond de la scène' et 'suivre le plus petit rythme des comédiens de façon vivace', à la différence d'une toile de ciné malgré qu'elle soit astronomiquement grande et des acteurs qui ont un jeu tout à fait bluffant de réalité.)
Des amis discutent donc du fait que le déménageur soit un homme âgé de plusieurs milliers d'années et l'ayant compris en acquérant les connaissances que moi j'ai acquis à l'école, lui 'en live' dirait-on au fur et a mesure que les recherches savantes avançaient. Ils élaborent tout un ensemble de théories scientifiques raisonnables qui expliquerait la survie d'un Cro-Magnon jusqu'à notre temps. Cette manière de discuter pour en tirer de nouvelles conceptions n'est pas un jeu étranger pour ma part, par exemple, car elle est à la source des sketches ou des mini-histoires que ma sœur et moi ayons créés.
Le film aborde le fait que le cerveau de cet homme sans âge use de la mémoire sélective pour retenir les pensées et souvenirs et n'est pas doué de l'intelligence extraordinaire d'un génie surdoué; au contraire, il retient et oublie, il raisonne et se trompe comme tout humain qui fait travailler ses cellules grises. Il a "juste plus de temps pour apprendre." J'aime l'idée qu'il se rappelle que tel endroit où il a vécu et qui n'a pas de nom a un jour eu tel relief géographique, qu'il la définit en une représentation personnelle originelle, en tout cas distincts de ce que je connaitrais par exemple.
Bien sur, la vie sur tant d'années implique qu'il a sûrement eu au moins une fois un impact sur l'Histoire avec un grand H. En l'occurrence, le film le présente comme ayant été JC. J'ai ressenti que le film suivait une logique simple et assez abordable : il se pourrait que le professeur se faisant appeler "Oldman" eut été JC parce qu'il a vécu plus longtemps que ses concitoyens de l'époque et est donc plus sage pour que ses enseignements puissent être exceptionnelles. Or, moi n'admettant pas à postériori cet amalgame entre un CM et JC, je me demande pourquoi oldman est passé par le lieu où est né le bouddhisme et où lui l'a appris pour ensuite aller vers cette terre où est née la chrétienneté. il aurait pu suivre une autre route, celle par exemple qui conduit aux précolombiens. Le film, s'adressant à l'occident chrétien et se combinant avec des théories sur l'humanité de JC, a acquis cette façon de voir.
Donc, il a bouleversé la conception de la religion ; certains personnages athées l'ont acceptée aisément, d'autres qui sont pieux s'y sont rebellées. En ce qui me concerne, je n'ai pas eté altéré par ce bouleversement : JC reste JC, les hommes qui se revendiquent d'être lui ne me font ni chaud ni froid; j'aurais sûrement une attitude plus que respectueuse, du moins plus que correcte en comparaison pour autrui; je tiendrais son enseignement à sa juste valeur de bonté et de générosité, que le bien lui survive !!! Bref, ma foi n'aurait pas perdu de sa ferveur et mon être de son humanité, c'est ce que je suppose très fortement.
Je soupçonnais que ce film finirait sur cette citation de la culture spirituelle. Mais non, il entame d'autres sphères historiques jusqu'à ce que tout le monde se concentre sur une histoire de vie personnelle, une tranche de quotidien : la parenté père-fils entre Oldman et le psychiatre de la bande d'amis. Le médecin surprend les dernières paroles du CM et y croit. Une crédulité qui le choque puisqu'il subit une crise cardiaque et décède sous les yeux paternels. Une crédulité qui mène au questionnement de la vie et de la mort via ce décès ainsi qu'à la culpabilité de celui qui l'a permis ce décès. Elle m'a étonnée et cette chute du film a fait que j'y aie cru. Enfin cette chute donc affirme que la porte à de nouvelles expériences et enseignements reste toujours ouverte puisque c'était là un évènement que Oldman n'avait pas encore vécu ni le fait de faire sa vie amoureuse avec son amie qui sait pertinemment ce qu'il est, un CM donc une nouvelle perception de la vie avec des problèmes (ce mot au sens mathématique) d'un niveau différent de ce que nous, simples mortels à espérance de vie normale à notre époque, connaissons.
Seulement, une telle révélation, être un CM, n'est pas facilement admissible. Chacun a tenté de faire confirmer qu'il s'agissait là d'une plaisanterie énorme (et inapprouvée.) D'abord contre, oldman a ensuite admis cette hypothèse dans le seul but d'apaiser ses amis. Un temps efficace sauf pour deux de ses amis, cf. paragraphe précédent. Le film a décrit un personnage fou furieux, déclarant qu'oldman a perdu la tête : le prof qui est venu avec une élève (voyez l'ironie de ma formulation.) Une autre est très intéressée même après son départ car c'est un première pour elle ce qui lui permet d'exercer en s'amusant : l'élève citée. Une qui est indignée de la facilité de blasphémassions d'Oldman puis soulagée et pardonnant car indulgente : la bonne amie. Un est également intéressé pour comprendre la formation des pensées d'une approche psychologique mais horrifié que son ami puisse converser de la mort aussi légèrement car lui-même vient perdu sa femme : le psychiatre. Un autre est aussi intéressé car cherchant à combiner la logique scientifique à l'anthropologie et au comportement humain: le black anthropologue. Un autre est amusé pour réfléchir à des combinaisons biologiques impensables mais tout de même plausible sans admettre l'aspect pieux de l'affaire : le biologue athée. Enfin, une dernière qui écoute tout ça sans prendre activement part car elle est touchée par le départ imminent de Oldman et donc la séparation entre eux et cherche à parler de ça dès qu'ils sont à part : l'amoureuse. Ajoutons un tout dernier personnage, juste cité au téléphone, qui traite d'une composition universitaire et de son excellente notation ce qui semble prouver qu'Oldman est un bon et loyal prof. Les déménageurs et le flic de la fin sont peu significatifs, pour l'instant en tout cas. Enfin, la femme et la mère du psychiatre nous donnent un nombre de 14 personnages ou JC et ces 13 disciples (mais j'en n'ai pas d'interprétation.)
Voilà donc ce que j'ai compris, retenu et expliqué de ce film. D'autant plus que je l'ai amorcé par l'ennui parce qu'assis devant la tv. Curieux de son début, il m'a littéralement emmené hors du salon. Je l'ai suivi la bouche fendue en un sourire étonné, vous savez, qui forme un croissant de lune bien large en son centre courbé et arrondi en ses pointes. Le plus fascinant en était la version de la langue, en turc, que je comprenais en ses mots et syntaxe mais dont je suis actuellement incapable que citer de tête, que je me croyais de ne pas en comprendre (ce dont j'avais tort.) Le film m'a été si abordable dans cette langue que je m'étonne parfois pourquoi je ne regarde pas d'autres films en version turque (ce dont je devrais faire si je veux l'améliorer ou l'apprécier.) (Surtout que c'est une de mes langues natales.)
Une bonne télévisionnage fait de nous de bons critiques. (Mais pas très bons en orthographe, à ce que je constate...)