A la Lueur du Lampadaire !

Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé version courte

 

  Harry Potter et le Prince de Sang Melé

 

Venez par ici pour la version longue

 

Je vais traiter ce tome 6 par le biais de ses personnages pour la bonne raison que le titre est composé de ses deux personnages les plus intéressants d'un point de vue 'imitation-de-la-vie-réelle-que-je-comprends-au-travers-de-la-fiction' : celui-qui-n-a-jamais-demandé-à-un-héros et celui-qui-toujours-voulu-être-le-héros, au sens strict.

 

Donc, Harry Potter est égal à lui-même et le Prince de Sang-Mêlé est le professeur Severus Snape. Le tome parle d'une relation complexe et paradoxale entre ces deux personnages. J'y vois la relation père/fils (un comble quand on sait que Harry hait Snape !), ou mieux : la relation de père-absent-qui-revient-dans-la-vie-de-son-fils-que-parce-que-tous-deux-vivent-au-même-endroit/fils-qui-voue-une-haine-incommensurable-surtout-lorsque-le-père-est-le-meurtrier-de-sa-plus-proche-figure-paternelle. Ça a l'air compliqué mais, en fait, non ! En vérité, Snape se sent très proche de Harry (cf. dans le tome 7). Il est présent à chaque instant de la scolarité de Harry, (il est prof), même si l'on sait rien de son passé, du pourquoi de sa haine envers James Potter et de la protection qu'il loue à Harry. Il se révèle à Harry par ce livre tout comme il vit avec Harry : à moitié caché et dans le paradoxe ami/ennemie. C'est le héros méconnu, l'anti-héros.

Quant à Sirius, son égo hautain et son emprisonnement injuste fait qu'il a le rôle du parrain, qu'il est prêt à assumer totalement, et  donc ne sera jamais aussi profond qu'un père, juste copain ou complice qui entraîne le plus jeune à des 400 coups plus ou moins raisonnables et/ou éducatifs. D'ailleurs, il confond Harry avec James sans se l'avouer.

Le lecteur se sent partagé malgré qu'il adopte le point de vue de Harry, au contraire de ce dernier qui est sûr et certain de la duplicité de Snape. Qui donc a raison ?

 

Bref, on peut affirmer « Qui dit Serpentard, dit tend vers Magie Noire ! »

Rappelez-vous le salon dévasté de Slughorn, le professeur lui-même déguisé en fauteuil. Slughorn est couard et faible, me semble-t-il, et pourtant il est en recherche perpétuelle de renommée et de réseau social de standing, quitte à se frotter à des vrais méchants qu'il évite en montant des scènes échappatoires. Refusant l'offre de Dumbledore d'abord, il accepte ensuite dans le but de s'attirer les feux de la rampe tournés sur Harry (cf. la photo dans le journal dans le film). Son salon est représentatif de sa vie : solitude et vivant dans les affres du passé glorieux pour un futur misérable. C'est à cet instant que j'ai ressenti une grande pitié pour lui, ce qui a laissé entrevoir un triste visage humain. Et là, il a droit à une seconde chance !

Je dis au passage que l'intérieur de la maison reflète le caractère j'ai pris plus de temps pour l'exemple de chez Snape, ne me demandez pas pourquoi !

  Que vous trouverez sous LE logo. (J'ai enfin réussi à le placer !  J )

 

« Qui dit seconde chance, dit tend vers un renouveau ! » Non ?

Un autre Serpentard veut sa place au firmament des héros ; il y a droit parce que le tome 6 est un tournant majeur dans sa vie dans ses choix et où sa rivalité avec Harry va être l'objet d'une particulière attention. Le titre le désigne, par extension, parce qu'il prend la même route que Snape jeune lui-même. C'est Draco Malfoy. Pour être un héros, il a le rang et la noblesse de nom ; en revanche il n'a pas les bonnes fréquentations de gens (ses sbires Crabbe et Goyle) et de classe sociale (il est pourri gâté, croyant avoir le monde à sa botte). Il se montre fort et autoritaire. Il est le contraire de Harry qui, lui, est plein de doutes, il sait des choses et y croit mais ne sait plus quoi penser lorsque celles-ci ont changé. Il est la mauvaise voie voire le côté obscur de Harry. Le voilà, le faux-héros !

 

La servilité n'est pas autant bénéfique qu'un caractère bien trempé pourrait être mieux, comme l'est Hermione et Ron (lui, un peu moins.)

Malgré qu'être borné et leurs responsabilités de préfets et gardiens, Ron et Hermione perdent du poids dans l'intrigue, au profit de Ginny. Avec l'absence des jumeaux, ils auraient pu se développer. C'est le cas pour ces trois-là : Ginny s'affirme de plus en plus comme une femme (précoce dirai-je mais j'aime bien) et les jumeaux se sont lancés dans le business comique. D'ailleurs, il n'y a pas de francs fous rires dans ce tome, quoique le ridicule de Ron et Hermione les remplace… Certes, Hermione et Ron sont toujours présents à l'appel pour conseiller Harry ; cependant, ils jouent à cache-cache entre eux, obligeant Harry à se disperser en va-et-vient inutile. Moi, j'en dis qu'ils se vengent des colères que ce dernier avait piquées dans le précédent tome. Ce tome 6 est l'amorce de la solitude de Harry, perdant ses proches un à un, mais devant toujours vouer son combat contre Voldemort pour les autres.

 

Dont Dumbledore.

D'ailleurs, celui-ci  aussi est une énigme ambulante. J'ai sincèrement l'impression qu'il connait toutes les réponses de Harry, voire qu'il connait l'avenir ou pire, que c'est lui-même qui orchestre toute l'histoire mais ayant perdu le contrôle du côté obscur de Voldemort. Mais ce n'est pas le cas : il est aussi perdu que Harry, même si c'est à un niveau plus haut. Il a juste déterminé comment toute la guerre entre les gentils et les méchants va se terminer. Il vit des aventures en dehors de celles de Harry. Voyez donc la main noire du début de tome : qu'est-ce que j'ai pu pester contre Vous-Savez-Qui (c'est juste un jeu de mot, c'est de Dumbledore que je parle) qui ne divulgue pas le mystère de cette main noire qu'au tome 7, le dernier ! Voyez donc cette idée que Harry doit trouver la solution à la guerre par une quête alors que Dumbledore peut la lui livrer sur un plateau d'argent afin de se concentrer sur l'essentiel : comment combattre l'ennemie ? J'admets que la quête de Harry est une stratégie qui va lui permettre de trouver la solution et le former aux épreuves qui l'attendent. De plus, cette quête est aussi celle de Dumbledore, il manipule Harry comme un cobaye de labo (très négative comme relation (peut-être le côté sombre de Dumbledore ?)) mais il ne l'abandonne pas dans l'adversité malgré sa mort.

 

D'autres personnages attendent leurs analyses (Sirius (en mieux), Luna, Hagrid, Fred et George(en mieux), Lupin) mais ça fait long (qui l'a lu jusqu'ici ?). Mais j'ai choisi ceux qui ont provoqué un intérêt immédiat et le flux de la rédaction a décidé de l'ordre.  

Le dernier qui me tenait à cœur est RAB. (Ça m'a fait comme l'effet d'une bombe quand j'ai tapé cette phrase !) On ne sait pas qui est-ce. On ne sait ce que c'est. Entité capable d'écriture et de résistance contre l'ennemie (la froide grotte et ses âmes mortes, le poison et tout le fatras que Harry et Dumbledore ont dû subir.) Entité capable de conscience pour racheter ces forces.A mes yeux, il était un héros, au même titre que Harry, mais méconnu, comme Snape. Puis j'ai eu le doute : un combattant pour la justice et la vérité comme Harry ou un espion au service de l'ennemie comme Snape ? Seule certitude qui me reste : RAB était un héros ayant le courage de braver le puissant mage Voldemort et dont on ne sait pas ce qu'il mijote. Un groupe ? Avec l'expérience AD (l'armée de Dumbledore), c'est peut-être un groupe de résistants de la 1ère guerre. Une personne ? Avec notre expérience d'hommes solitaires tentant des manœuvres belliqueuses, c'est peut-être une personne qui a trouvée le point faible de Voldemort, ayant ainsi provoqué le gel de la stratégie de guerre de ce dernier. A la rédaction, je sais la vérité mais je ne dis pas parce que je n'ai absolument pas deviné ou anticipé l'identité de RAB.

 

 

C'est donc sur ces bonnes paroles que je finis mon billet sur le volume 6.  Je l'ai décris par ses personnages car ils prennent une place immense. Certes, l'action existe et est plutôt soutenue mais elle arrive par bribes car interrompue par l'écoulement d'une vie d'écolier. Elle n'arrive qu'en fin de volume ; on termine la course en un dérapage final sur les chapeaux de roue, que l'enterrement de Dumbledore vient gâcher : une fin abrupte aurait eu plus d'impact ; l'enterrement ne fait que tempérer cette violence car HP est classé littérature de jeunesse. Du moins, la fin du personnage est une bonne fin pour mon analyse du livre par ses habitants, elle augmente la tension et le suspense dans le futur comportement des personnages : que vont-ils faire, se venger, rétablir la justice, se morfondre, etc. ?

Enfin, même la couv' parle d'elle-même : ce que l'on ressent du livre se résume allègrement dans l'expression des deux personnages ! Regardez donc ! (sans les flammes pour enlever tout le contexte de l'action) L'expression reste bien évidente pour être la personnification de l'action et du suspense. Harry a ces sentiments de peur qui sont mêlés à ceux du courage mais il ne sait pas lequel prime sur l'autre : c'est l'image du héros ordinaire qui vit une existence ordinaire. En revanche,  Dumbledore est celui dont le courage et la force de protection explose depuis le regard, il représente la second partie du héros : sans peur ni faille, homme inaccessible par le peuple, homme dont l'image serait accroché sur les murs des salons et chambres.

Voilà donc l'étude de l'action par l'humain. Longue, stooop, arrêtons-là !



01/06/2010
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